EXERCICE PHYSIQUE ET MICROBIOTE INTESTINAL
LE MICROBIOTE INTESTINAL… C’EST QUOI ?
Le microbiote est défini comme l’ensemble des micro-organismes (bactéries, virus, champignons… non pathogènes) vivant dans un environnement.
Le microbiote intestinal se réfère donc à l’ensemble des micro-organismes non pathogènes vivant dans le tractus digestif. On les appelles des entérotypes.
On distingue 3 entérotypes:
Bacteroides
Prevotella
Ruminococcus
Localisation et composition
L’intestin grêle et le colon sont une véritable niche pour le microbiote. En revanche, l’estomac, beaucoup trop acide, empêche sa colonisation. On en compte environs 39 000 000 000 000 bactéries, soit 1 à 2 kilogrammes, autant de bactéries dans 1 gramme de selles que de cellules dans le cerveau humain ! On l’appelle également notre deuxième génome, car il comporte plus de gènes que le génome humain.
Acquisition
Le bébé dans le ventre ne possède pas encore de microbiote, son tractus intestinal est dit stérile, ce microbiote apparait au moment de la naissance. Il est interessant de noter que le microbiote d’un bébé né par voies basses est différent de celui d’un bébé né par césarienne. Son évolution se fait parallèlement à l’évolution du système immunitaire, et sera considéré comme adulte dès lors qu’il sera fonctionnellement stable, autour de l’âge de trois ans.
Évolution
La composition du microbiote peut se voir modifier par le mode de vie de l’individu: son environnement, son alimentation, ses activités physiques, des traitements médicamenteux s’ils existent, des addictions, etc. Cependant, les premières années de la vie sont les plus importantes dans la détermination de sa composition.
Ainsi, par exemple, une étude de Yatsunenko, T. et Al, 2012, a montré que les individus provenant de villages au Malawi, les populations aborigènes du Vénézuela ou encore les américains vivant dans les milieux urbains, présentaient des types de microbiotes différents.
D’autre part, les habitudes alimentaires à long terme définissent le microbiote d’un individu. Cette même étude a montré que les enfants africains présentaient 73% de Bacteroidetes, contre seulement 27% chez les enfants européens. De la même façon, alors que les enfants européens présentent 51% de Firmicutes, les enfants africains n’en présentent que 12%. Ces chiffres peuvent s’expliquer par le fait que les apports moyens en fibres dans les pays africains s’élèvent à 14,2 grammes par jour contre 8,4 chez les européens.
Fonction
Le microbiote intestinal a pour rôle, en plus de permettre la dégradation des substrats tels que les sucres, lipides et protéines, l’entretien de la barrière intestinale, (mucus). Il transforme également les gaz formés dans le colon lors de la fermentation des substrats présents. De ce fait, Le microbiote produit des métabolites à partir de ce que l’on mange, pouvant influencer directement notre organisme, et même nos fonctions cérébrales. Enfin, il protège contre les bactéries pathogènes. et permet d’entraîner notre système immunitaire intestinal et systémique (moelle osseuse, rate), et permet de réguler le poids.
MICROBIOTE ET EXERCICE PHYSIQUE (ENDURANCE)
L’exercice physique de type endurance se réfère à un exercice cardiovasculaire qui s’étend sur une durée prolongée.
Une étude de N. Mach, 2016, a examiné la documentation scientifique disponible soutenant l’hypothèse selon laquelle le microbiote intestinal pourrait être un marqueur mesurable et efficace de la fonction immunitaire d’un athlète, et que l’analyse de sa composition pourrait permettre de déterminer le stress et troubles métaboliques provoqués par l’exercice en endurance.
Les athlètes concernés par l’exercice en endurance exposent leur corps à des circonstances physiologiques extrêmes qui perturbent l’homéostasie des organes. Le corps va donc engranger des réponses de défense par la synthèse de protéines et la libération d’hormones. Les principales adaptations à l’exercice physique sont l’amélioration des mécanismes métaboliques, neuromusculaire, de la fonction contractile du muscle, de l’équilibre des électrolytes et une augmentation de la biogenèse mitochondriale dans le tissu musculaire. On note également des effets sur le stress oxydatif, la perméabilité intestinale, les lésions musculaires, l’inflammation systémique et la réponse immunitaire.
Une revue systématique, celle de L. Ortiz-Alvarez, 2019, a pu montré à son tour que des niveaux élevés d’exercice physique et d’endurance était positivement corrélés avec la diversité des bactéries fécales, et avec des concentrations importantes en acides gras à chaîne courte.
L’exercice physique permet à un individu de profiter d’une meilleure diversité de bactéries au sein de son microbiote. Cependant, les résultats observés ne concernent que les programmes de plusieurs semaines, et non les séances ponctuelles.
BIBLIOGRAPHIE
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